Contes et musiques d’Afrique

Conte

Conte et leebkat

Le conte obéit à une représentation narrative récurrente : Une situation initiale basée sur un désordre, un évènement modificateur qui remet en question cette situation  et les épreuves successives du héros qui permettent de découvrir le sens caché du conte.
Il n'est pas pûrement récréatif et gratuit. C'est un moyen d'éducation intellectuelle à partir duquel se forme et se prépare l'esprit de l'enfant et de l'adolescent pour leur participation efficace et honnête à la vie de leur communauté. Il comporte plusieurs niveaux possibles d'interprétation.

Le conte est un mirroir où chacun peut découvrir sa propre image

Il est classé en plusieurs catégories:

 

Les fables animalières

Elles ont pour acteurs : Gaïndé le lion, Bouki la hyène, Leuk le lièvre, Golo le singe et leurs compères. Elles permettent, selon les cas, de décrire les travers des hommes, de dénoncer une situation d’injustice, d’ouvrir un débat philosophique et social.

 

Les contes de sagesse

Ils ont pour vocation d’éveiller l’esprit critique et d’accompagner l’auditeur ou le lecteur sur le chemin de la sagesse.
Ils permettent à un plus grand nombre de personnes d’accéder à une pensée abstraite par le biais d’un récit fictif.

 

Les contes initiatiques

Ils évoquent la quête de vérité des personnages, avec les épreuves spécifiques qui jalonnent leur chemin. 
D'ailleurs, tout conte peut-être initiatique dans la mesure où il nous apprend toujours quelque chose.

Les Mythes

Les mythes cosmogoniques, mythes fondateurs, sont des récits liés à des temps que l’histoire n’explique pas. Ils tentent d’expliquer l’origine des choses. Ils sont sacrés et accordent une part prépondérante aux symboles.

 

Les Légendes

Elles se réfèrent à des faits historiques connus, mais amplifiés par l'imagination. En Afrique, elles s’apparentent très souvent aux mythes sans la présence de divinités.

 

Sens du mot leebkat

Leeb signifie conte. C'est l'art de  transmettre des savoirs sous forme de récits ou de symboles en langue wolof. 
La langue wolof est la plus parlée au Sénégal mais est également pratiquée en Gambie et en Mauritanie.
Le peuple Wolof est né dans les royaumes du Waalo au nord du Sénégal au XIIe siècle et de l'empire du Djoloff au centre du pays.
Au Sénégal, les conteurs se répartissent en trois catégories:
Le suffixe Kat sert à former les noms d'agent ou d'artisan et de métier.

 

                                                    Leebkat

Ce sont des conteurs professionnels formés à l’art de la parole et n’appartiennent pas à la caste des griots.
Ils sont issus de toutes les couches de la population. La plupart d'entre eux ont acquis leur formation dans les ballets nationaux ou dans les compagnies de théâtre traditionnel où le récit, la musique,la rhétorique et la danse sont intimement liés.
D’autres ont été formés dans leur propre famille auprès des grands parents et des parents.

 

Griots

En wolof on les appelle Gewël, en Peul Gawlo, en Mandingue Djely. C’est une caste d’hommes et de femmes caractérisée par l’hérédité et l’endogamie.
Ils sont désignés comme des artisans de la parole. Ils sont musiciens, historiens, généalogistes.
Ils comprennent des sous-groupes qui se distinguent par la forme de leurs chants ou la nature de leurs instruments. Par exemple :  Les tamakat sont des joueurs de tama, le tambour d’aisselle.

 

Borom xam xam

Ce sont les maîtres de savoir. Ils transmettent leurs enseignements à travers les mythes, les contes et la réflexion philosophique. L’un des plus connus de ces savants fut Kotie Barma, philosophe et conteur wolof qui vécut au XVIIe siècle On lui attribue un grand nombre de proverbes et de sentences.
De plus le conte est présent dans les familles africaines par une longue chaîne de transmission orale.

 

Xayma ou Les Contes qui Comptent

Xayma est un mot Wolof qui signifie calcul ou mathématique Ce sont des contes construits sur des énigmes et des histoires,qui font appel au calcul rapide,à la logique et aux combinaisons mathématiques.